PORTRAIT : Le Général Hanena Ould Sidi, la fierté de l’Afrique

Juillet 2018, « Mauritanie » le nom de notre pays résonne au son de la fanfare militaire. Le Général Hanena Ould Sidi, un officier supérieur mauritanien remplace le Général malien Didier Dacko à la tête de la force conjointe du G5 Sahel.L’entrée de ce Général dans la prestigieuse enceinte de l’Etat Major de la force du G5 Sahel du coup a fait entrer la Mauritanie dans la légende de l’Afrique. Cette date et cet événement  récompensaient  le mérite d’un homme qui se cache discrètement mais efficacement derrière toutes les plus grandes et les plus importantes manœuvres et opérations militaires de son pays. Doué d’une intelligence exceptionnelle, d’un sens de l’organisation très poussé et très fin stratège, c’est lui, le Général  Hanena Ould Sidi qui a supervisé  l’envoi du troisième bataillon de notre pays en République Centrafricaine. C’est lui également qui a apposé son label sur le recrutement et la préparation des hommes des forces spéciales nécessaires à la participation de notre pays aux opérations militaires dans différents pays du Sahel. C’est sous le commandement de cet officier consciencieux, incorruptible et intransigeant que la chasse aérienne mauritanienne recevait les ordres de tirer sur les cibles en mouvement des trafiquants de drogue, des groupes armés ou des criminels transfrontaliers  qui tentaient de s’infiltrer par l’extrême nord du pays pour effectuer des opérations en territoire malien.

Mais qui est donc cet homme qui  fait la fierté de l’armée mauritanienne, dont  l’ONU chante les éloges, qui a été élevé au grade de chevalier de l’ordre de mérite par le chef de l’Etat du Mali et qui a été fait officier de l’ordre de l’Etat-major des forces armées du Faso  au Burkina  ?

C’est un bédouin. Un véritable bédouin d’origine né dans la limpide noblesse aristocratique guerrière mauritanienne le dernier mois de l’année 1956 à Bassiknou, ( localité  en territoire malien cédé à la Mauritanie en 1945 par Christian Laigret),  fils d’un  célèbre  chef de la tribu des Oulad Daoud,   Hanena Ould Sidi s’engage à la fin du conflit du Sahara en 1978  dans l’armée nationale. Il embrasse cette carrière après de brillantes études d’officier à l’Académie Militaire Royale de Meknès, au Maroc. De retour au pays il commande plusieurs régions militaires, gravit les échelons au pas militaire sans trébucher.  2003. Aide de camp du chef de l’État Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya. 2005. il prend en charge   la  direction  générale  de la sécurité extérieure et de la documentation. Ses compétences le récompensent  : de 2009 à 2013 il lui est confié la lourde responsabilité de l’inspection générale des forces armées. En 2013 il est nommé chef d’état-major adjoint.

Sous l’autorité  d’un Général Ghazouani (devenu très célèbre depuis quelques quelques mois), et sous le régime d’un président, Mohamed Ould Abdelaziz, (converti maintenant en bailleur de fonds ) deux hommes qui ont fréquenté la même académie militaire de Meknès, le trio se partage la même vision celle de reconstruire une armée très affaiblie par les échecs de la guerre contre le Polisario  et les déboires accumulés face aux assauts du terrorisme islamiste durant la période 2008-2011.

Le Général  Hanena ould Sidi,  arrive à la tête de l’Etat Major du G5 au moment où son prédécesseur  le malien,  ne savait plus où donner de la tête à cause de la complexité du problème de la sécurité au sahel  sur le plan tactique, opérationnel et logistique.

Le Général  Hanena ould Sidi    impliqué depuis le début dans tout le processus de  la création de la force conjointe et qui  s’est battu farouchement  pour que les financements de la force soient revus à la hausse  savait donc  à son arrivée à la tête du contingent ce qu’il avait à faire.

Le 19 août 2019 à Ouagadougou après une année passée à la tête de la force conjointe du G5 Sahel, Le commandant sortant de la force conjointe de la G5 sahel , le Général Hanana Ould Sidi, est reçu au palais présidentiel du Faso. Il était venu faire ses adieux au président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré également président en exercice du G5 Sahel. Le président du faso avait reçu un homme qu’il appréciait beaucoup pour son honnêteté intellectuelle et ses compétences. Mais au delà même de l’admiration qu’il avait pour cet homme, le président en exercice du G5 Sahel, le président Kaboré était satisfait de constater que l’homme aux origines nomades était parvenu en un temps record  à atteindre un objectif contre lequel beaucoup d’officiers avaient butés auparavant. Celui « d’instituer et mettre en place dans la chaîne de commandement, une discipline assez forte pour obtenir des résultats concrets ». C’est ce qui avait fait dire par le Ministre Burkinabé de la défense Moumina Chériff Sy qui  vantait le mérite du général mauritanien que celui-ci avait assuré «une haute responsabilité qui a consisté à mettre en place pour cette force, une très bonne  organisation et très bonne préparation pour faire face à l’ennemi ».

Le Burkina faso a fait du général Hanana Ould Sidi,  sous des honneurs militaires, un officier de l’ordre de l’Etat-major des forces armées du Faso en récompense de ces distinctions multiples.

Cet officier que ses collaborateurs décrivent unanimement comme un homme intègre, discret, honnête et très rigoureux a été sur le plan stratégique et opérationnel,  l’un des plus compétents commandants des forces du G5 de ces dernières années. Sa réussite a surpris agréablement, contre tous les pronostics,  les plus grands experts européens de la stratégie et de la sécurité militaire mais aussi ceux des commandements des forces américaines en Afrique. Cette avalanche de témoignages et  de distinctions récompensent aussi les succès  qu’il  a remportés quand il avait assuré le commandement des unités mauritaniennes qui ont été déployées sous mandat de l’ONU en Côte d’Ivoire et Centrafrique.

Plus connu pour ses valeurs militaires au Mali,  au Burkina au Niger et au Tchad que dans son propre pays, le général Ould Hanena fait au-delà de la frontière de la  Mauritanie la fierté de toute l’Afrique subsaharienne. Son label : la discrétion, l’efficacité et la compétence. Son départ du commandement du G5 a fait pousser le ouf de soulagement des terroristes qui avaient été  très affaiblis sur le théâtre des opérations par la  stratégie militaire de cet homme. Une stratégie  héritée de la bravoure de son clan guerrier tribal qui s’est beaucoup distingué dans les batailles célèbres qui ont marquées l’histoire de notre pays encastré entre le grand Sahara au nord et la zone  soudano-sahélienne à l’est,  où l’officier supérieur un homme d’une petite taille physique et d’une grande taille intellectuelle et professionnelle  ne s’est jamais senti étranger.

Mohamed Chighali

خميس, 05/03/2020 - 10:17